Intervention de l’Internationale des services publics lors de l’examen plénier de l’ODD 17 (Partenariat)

S’exprimant au nom du Grand groupe des travailleurs et des syndicats du Forum politique de haut niveau 2017 de l’Organisation des Nations Unies, Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l’Internationale des services publics (ISP), soulignait la nécessité d’assurer une cohérence entre la mise en œuvre du Programme à l’horizon 2030 et les processus de financement du développement. Le texte intégral du discours de Mme Pavanelli est reproduit ci-dessous.

L’intervention de Mme Pavanelli commence à 2 h 55 min (en anglais)

Nous observons le paradoxe d’un Programme à l’horizon 2030 qui encourage la mise en œuvre des objectifs de développement au niveau national, tandis que le processus de financement du développement ne procure pas l’espace politique et financier nécessaire pour faire progresser l’obtention des objectifs de développement durable.

Nous avons besoin de véritables alternatives (en matière de finances publiques et de justice fiscale) pour relever les nombreux défis actuels et à venir. Lutter contre la corruption et les flux financiers illicites, éliminer les cycles de dette et promouvoir les échanges qui soutiennent le développement local au lieu de privilégier les intérêts des multinationales par l’entremise de mécanismes de règlement des différends entre un investisseur et un pays (RDIP).

Le document final sur le financement du développement ne bénéficie pas d’une contextualisation correcte dans le cadre des droits de l’homme et celui-ci se soucie bien trop des droits des investisseurs, exposant ainsi une tentative voilée d’établir une hiérarchie normative qui favorise les investisseurs par rapport aux personnes.
L’approche classique axée sur la croissance et la dépendance à outrance sur le secteur privé est au cœur du modèle actuel de financement du développement, malgré les preuves de plus en plus nombreuses révélant ses implications sociales et environnementales insoutenables. Il met l’accent sur la promotion d’un environnement favorable aux entreprises sans mettre l’accent sur le besoin de mesures de politiques solides afin de réglementer les activités du secteur privé.
Par ailleurs, l’approche se basant sur les financements mixtes et les PPP est en totale contradiction avec les engagements pris à Addis-Abeba visant à élaborer des principes et des normes pour protéger l’intérêt public.

La fourniture de services publics de qualité et accessibles à tous contribue à la réduction de la faim, de la pauvreté et des inégalités, à l’expansion du travail décent et à l’amélioration de l’intégration et la cohésion sociales. Les expériences réalisées avec les partenariats public-privé (PPP) révèlent que la privatisation est viciée de manière fondamentale. Les PPP dans des pays aussi bien riches que pauvres démontrent qu’il s’agit d’une manière onéreuse et inefficace de financer les infrastructures et les services, étant donné qu’ils occultent les emprunts publics, tout en apportant des garanties d’État à long terme sur les bénéfices des entreprises privées.

Le monde nous observe ; nous sommes ici pour garantir que les promesses qui ont été faites sont tenues et que cet ordre du jour ne sera pas un simple moyen de promouvoir la privatisation.

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